Vendanges de passionnés pour les Beaujolais Nouveaux
Savez-vous comment se déroulent les vendanges des vins Beaujolais Nouveaux et Beaujolais-Villages Nouveaux ? Partez à la rencontre des vignerons David et Isabelle, pour la première étape d’élaboration de ce millésime 2015.
« En général, je me lève tôt. Je bois quatre cafés, et après je prépare les seaux, les serpettes, les tracteurs. On vérifie les trucs bêtes, l’eau, le casse-croûte surtout. En général, on donne rendez-vous le matin aux gens, assez tôt. On se fait la bise. Puis après on démarre la journée de vendanges. On va dans les vignes. Je place les gens, et la journée se déroule comme ça en général. Ça se répète sur dix jours.
Donc en fait une journée type c’est : je me lève le matin. Je prépare le casse-croûte. Je passe chercher les vendangeurs, ou on s’est donné rendez-vous sur la place du village ou à la maison. Et je les emmène à la vigne et en fait moi, ma journée c’est d’être avec eux. Je vendange avec eux en fait. Je veux pouvoir le vivre.
Les vendanges à la main dans le Beaujolais, c’est une tradition. Enfin, c’était dans le cahier des charges de l’appellation. C’est une obligation. On a pleins de petites parcelles qui sont en pente, en contre-pente. Ce n’est pas du tout adapté pour la machine.
La vraie tradition, c’est grappes entières – macération carbonique. C’est la méthode, on va dire de base, pour faire du vrai Beaujolais Nouveaux. Nous on essaye toujours d’amener, comme dans le sport, de la solidarité. Du coup, c’est là où on se connaît le plus, c’est dans l’effort de toute façon.
Je voudrais qu’on fasse attention à chaque raisin. Comme je dis toujours aux vendangeurs : ce que vous avez dans votre seau, vous devez avoir envie de le manger. Moi je trouve que cette année c’est un plaisir, en tout cas pour les vendangeurs, parce qu’il faut juste couper et mettre dans le seau. On ne se pose pas de questions : » je mets, je mets pas ? » Et bien les vendanges déjà, c’est l’aboutissement d’une année de travail.
Tout se concentre sur quelques jours. C’est du stress entremêlé avec de l’impatience. Puis c’est forcément beaucoup de bonheur, parce qu’après c’est un nouveau cycle qui va recommencer.
Les vendanges c’est, comme je les vis moi en tout cas, c’est vraiment à l’image du Beaujolais. Ça fait des repas un peu gaulois des fois, mais c’est sincère. C’est honnête. Et puis c’est vivant !
Pendant toute la campagne en fait, les gens ont appris à se connaitre et quand on travaille 8h par jour avec des gens, forcément il y a des liens qui se créent.
En plein milieu de vendanges, vous pouvez avoir des histoires d’amour, des bagarres, des réconciliations, des grands gueuletons, des grands repas. On a vu des bébés naître d’union pendant les vendanges. On a vu des mariages.
On a une année précoce. Les vins seront finis largement. Ils auront eu le temps de se reposer un petit peu.
Les raisins de cette année, c’est vraiment exceptionnel. Parce que, déjà on a eu un printemps-été très sec. Donc beaucoup de concentration, beaucoup de sucre. Vraiment une année exceptionnelle !
Les années précoces, c’est positif pour les Beaujolais Nouveaux parce que ça nous laisse le temps de vinifier.
Donc le millésime 2015, pour les Beaujolais Nouveaux, c’est-à-dire, un peu comme cette année-là, c’est-à-dire que ça va être un peu exceptionnel. Dans le sens où on a des très beaux degrés. Ça va se reconnaître dans la bouteille.
Pour la fin des vendanges, on perpétue la tradition. On fait la revole forcément. C’est un repas. Donc cette année, on a la chance d’avoir un super joli temps, donc on va en profiter pour faire un barbecue.
Donc en général, il y a des belles bouteilles, des vieux millésimes, un beau repas. Et puis, ça dure souvent très longtemps dans la nuit. Et voilà. Voilà comment on fête ça !