Vinification du Beaujolais nouveau – Une course contre la montre

Après les vendanges, place à la vinification des beaujolais nouveaux 2016. Plusieurs étapes sont nécessaires afin de réaliser des vins de qualité et de caractère. Prêts pour un tour dans les cuves ?

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« La vinification pour élaborer un beaujolais nouveau, déjà c’est un cépage, c’est le cépage gamay. Vinifier selon la vinification beaujolaise.

Parmi les étapes de la vinification, la première elle ne commence pas au chai et dans la cuivrerie, elle commence dans la vigne. C’est estimer la maturité des raisins.

Un raisin quand on a plaisir à le manger, franchement c’est qu’il est mûr. Si on a des bons raisins, forcément on aura des bons vins. Ça c’est vraiment le point le plus important.

La particularité de la vinification beaujolaise c’est d’être en grappes entières. C’est à dire que le vendangeur coupe les raisins et on met les raisins entiers dans la cuve. On appelle ça l’encuvage. Après il y a l’étape de macération. Donc pendant cette phase de macération on va pouvoir extraire la couleur des pellicules et produire des arômes d’intérêt qui sont la marque et la typicité du beaujolais nouveau.

En fait on veut obtenir un vin rouge mais pas trop tannique, qui soit agréable à boire tout de suite.
Donc après la phase de macération qui est, en général, assez courte, on va décuver les raisins. Donc concrètement il y a quelqu’un qui monte dans la cuve. C’est un peu physique quand même parce qu’il fait chaud, et il y a l’alcool, il y a du gaz carbonique et donc il faut sortir à la fourche ces raisins qui ont macéré.

Donc là je suis en train de décuver une cuve de gamay qui va servir à la production de beaujolais nouveau pour ce millésime 2016. C’est dur mais on le fait avec plaisir.

Une fois l’étape de décuvage terminée, il y a l’étape de pressurage. On compresse les raisins. La particularité de la vinification beaujolaise en grappes entières fait qu’on a une phase liquide qui sort du pressoir qui est très intéressante. Et il y a un terme pour qualifier cette fraction de la cuvée c’est le « paradis ».
Donc c’est le jus qui coule du pressoir, qui est super bon à boire parce qu’il est fruité, il est sucré et pas acide du tout.

On suit avec le petit mustimètre que l’on plonge dans le jus, on suit l’évolution de la fermentation alcoolique. Les levures vont dégrader le sucre des raisins et produire de l’alcool. Il se dégage des petites bulles de gaz carbonique qu’on a pu voir. Parallèlement à cette fermentation alcoolique, il y a une autre fermentation qui est la fermentation malolactique et là ce n’est plus des levures, c’est des bactéries qui rentrent en jeu et ça permet de stabiliser le grain, de l’arrondir et de faire maturer les arômes pour qu’ils soient à l’optimum au mois de novembre.

C’est tout un travail un peu contre la montre, une course contre la montre mais tout en ayant le soin précis dans nos choix. Donc on met tout en œuvre pour faire un vin qui soit très agréable à boire dès le 3ème jeudi de novembre.

La cuve que l’on vient de décuver elle a une belle couleur. On sent bien le beaujolais nouveau là.
Le millésime 2016 sera un bon millésime pour le beaujolais nouveau.
On a des vins qui, pour l’instant, sont très fruités. On a des tanins qui sont souples. Des vins gourmands. En plus en bouche on a une belle rondeur. Ça va faire une bonne cuvée.
C’est du gamay en bouteille. Et le plaisir de savourer tout le travail qui a été fait toute l’année par les vignerons. »