La presse et les Beaujolais Nouveaux

Beaujolais Nouveaux 2015 et Beaujolais-Villages Nouveaux 2015 : qu’en pense la presse ? Réponse avec les correspondants de la Revue du Vin de France et Bourgogne Aujourd’hui.

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« Alors on est arrivés tôt ce matin pour déguster les Beaujolais Nouveaux et les Beaujolais Villages. En tout, 215 échantillons sur le millésime 2015. On a pu voir un peu l’équilibre du millésime, le style de vin qu’il a engendré.

C’est un grand millésime. On sait bien qu’il a fait très chaud en 2015, les raisins étaient très mûrs, parfaitement sains, donc on a mis beaucoup de très bonnes notes. On s’attendait à voir de très bons vins en 2015, on a de très bons vins en 2015.
A l’évidence, il se faisait, je crois, 700 000 hectolitres de Beaujolais Nouveaux ou Villages il y a quelques années de cela. Il s’en fait moins de 200 000 hectolitres aujourd’hui. Le style des vins a fondamentalement changé. Aujourd’hui on a des vins beaucoup plus concentrés, beaucoup plus riches. Donc à partir de là, nos critères sont toujours les mêmes ! Que ce soit pour un Richebourg, qui est un grand cru de Bourgogne, ou pour un Beaujolais Nouveau c’est les mêmes ! C’est l’équilibre, c’est la fraîcheur des arômes, si ce sont des arômes de gamay frais, il faut que le Beaujolais Nouveau reflète les arômes primaires du gamay qui sont importants. Et puis la structure en bouche : il faut que le vin soit juteux.

C’est le fruit, c’est la chair de vin, la matière, le plaisir.

Il faut qu’il y ait ce côté gourmand et souple.

On extrapole ça aussi bien à un grand cru qu’à un Beaujolais Nouveau, c’est la même chose !

Il faut savoir que dans la qualité d’un vin on peut mettre sur la table tous les paramètres ; le paramètre le plus important, ça restera l’homme ! C’est lui qui reste, au bout du compte, l’homme de l’art, celui qui va déterminer le style, qui va déterminer le niveau qualitatif final du vin.

Ce qui est intéressant, c’est qu’il y a de plus en plus de vignerons qui essayent de vinifier les vins sans souffre : zéro sulfite ajouté, de la vendange jusqu’à la mise en bouteille. Et justement, ce millésime s’y prête bien parce que les raisins étaient assez mûrs, avaient les tanins mûrs, et ça fait vraiment des vins de gourmandise, de plaisir, que l’on a envie de boire dès leur prime jeunesse.

Le Beaujolais Nouveau c’est aussi la première cuvée d’un domaine, donc ça doit représenter la qualité du millésime et être le meilleur ambassadeur d’un domaine.

On présente le nouveau millésime mais avec des vins qui ne sont pas du tout de sous-produits, au contraire ! C’est juste une introduction au nouveau millésime. On peut avoir les mêmes descriptifs que pour les Beaujolais normaux ! J’ai plus du tout ce côté friand, ce côté frais, ce que l’on pouvait attribuer aux vins du Beaujolais il y 20 ou 30 ans. On a au contraire des vins charpentés, des vins charnus, avec de la fraîcheur, oui !

Ce sont des vins très gourmands, et surtout d’un très bon rapport qualité/prix. Pour 4/5/6 euros la bouteilles, on a vraiment des vins gouteux, juteux, parfumés.

Qui fait mieux que le Beaujolais aujourd’hui en France à ces niveaux de prix là ? Personne ! Donc moi j’incite tout le monde à redécouvrir ces vins-là ! »